Publié le 24 Décembre 2024
Depuis la mise en œuvre de la loi Climat et Résilience, les logements notés G au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) se retrouvent au cœur de l’actualité immobilière. À partir du 1er janvier 2025, ces biens seront interdits à la location en raison de leur faible performance énergétique. Un enjeu majeur pour les propriétaires bailleurs, comme Sébastien, qui se trouve face à des choix difficiles. En France, environ 646 000 logements locatifs affichent une étiquette énergétique G, selon les données de la Fnaim. À partir de janvier 2025, ces biens seront considérés comme « indécents » énergétiquement, interdisant leur mise en location. Si cette mesure vise à réduire l’impact environnemental du parc immobilier, elle met également certains propriétaires en difficulté. C’est le cas de Sébastien, bailleur d’un trois pièces à Aurillac, récemment reclassé G lors d’un nouveau DPE, après que les règles de calcul ont été durcies en 2021. Alors que son logement était noté E il y a dix ans, il se retrouve aujourd’hui face à un bien impossible à louer sans effectuer des travaux coûteux.
L’idée de convertir un logement en meublé touristique était jusqu’à récemment une échappatoire pour certains propriétaires. Mais la loi dite « anti-Airbnb », adoptée en novembre 2024, étend les restrictions aux biens G destinés à la location courte durée. À partir de janvier 2025, même ces locations seront concernées, sauf pour les logements enregistrés avant cette date. Cette opportunité, bien que possible, reste contraignante et coûteuse, rendant l’option peu attractive pour des propriétaires comme Sébastien. La rénovation énergétique reste une solution pour améliorer la note DPE et conserver une activité locative. Passer d’une étiquette G à F permettrait à Sébastien de repousser l’interdiction de location à 2028. Toutefois, les travaux nécessaires représentent un investissement important : souvent entre 10 000 et 20 000 euros selon la taille et les caractéristiques du bien. Face à ces coûts, Sébastien envisage la vente. Mais un logement noté G est difficile à écouler sur le marché, sauf à consentir à une forte baisse de prix. Les investisseurs locatifs, souvent intéressés, reculent devant l’obligation de travaux. Seul un primo-accédant ou un acheteur motivé par l’habitation principale pourrait se projeter, malgré les contraintes énergétiques.
Les diagnostiqueurs immobiliers jouent un rôle central dans cette transition. Ils doivent non seulement évaluer avec précision les performances des biens, mais aussi accompagner les propriétaires en leur proposant des conseils adaptés : identification des travaux prioritaires, estimation des économies d’énergie possibles, ou orientation vers les aides disponibles (MaPrimeRénov', CEE, etc.). Ces mesures, combinées à une meilleure sensibilisation des propriétaires, pourraient atténuer les impacts financiers et encourager une rénovation progressive du parc immobilier. En conclusion, bien que les nouvelles contraintes législatives soient un défi, elles représentent aussi une opportunité d’amélioration à long terme pour l’immobilier français. Pour les propriétaires comme Sébastien, une stratégie bien réfléchie, appuyée par des experts, peut faire la différence entre un blocage et une sortie de crise réussie.